Le cycle de la violence
Le cycle de la violence
Des cycles qui s'inscrivent dans une spirale...
Climat de tension : au début, il y a un couple, tout va bien, puis petit à petit, s’installe la tension dans la relation. Sous prétexte que... la salière est mal placée, les enfants le fatiguent, elle a trois minutes de retard, elle démontre trop de plaisir en compagnie de..., surcroît de travail, alcool, stress, chômage, maladie...
Le prétexte devient le déclencheur de l’incident : pour éviter une scène, la victime tente par tous moyens d’apaisser la tension de son partenaire. Elle devance et se plie à ses exigences. Elle a peur, est paralysée, tétanisée.
L’explosion de la violence : l’épisode violent aura lieu, quelle que soit la forme de violence utilisée. L’auteur donne l’impression de perdre le contrôle de lui-même : « il dit qu’il ne peut pas s’en empêcher ». La victime se sent démunie, détruite intérieurement.
La lune de miel : après la crise, l’auteur qui craint de perdre sa compagne commence à exprimer des regrets tout en minimisant les faits et justifiant son comportement. Il veut se réconcilier, il demande pardon, supplie de tout recommencer “à zéro”. Il redevient très amoureux, achète des cadeaux, partage les tâches ménagères, l’éducation des enfants, il promet qu’il ne recommencera plus, qu’il se soignera si cela est nécessaire... De son côté la victime espère, pardonne, elle veut y croire, elle redécouvre l’homme qu’elle a aimé.
Justifications : la crise a eu lieu, l’auteur tente d’en annuler sa responsabilité, le prétexte déclencheur devient l’excuse utilisée pour transférer cette responsabilité à la victime. Si... la salière n’avait pas été mal placée, les enfants ne l’avaient pas fatigué, elle n’avait pas eu trois minutes de retard, elle n’avait pas démontré autant de plaisir en compagnie de..., surcroît de travail, alcool, stress, chômage, maladie.., de son côté la victime intériorise cette responsabilité, elle le connaît bien, il n’aime pas qu’elle : s’habille comme ça, travaille, parle avec ses amies... c’est de sa faute, elle en oublie sa colère, pour que cette violence cesse, elle pense que c’est à elle de changer de comportement... La victime endosse la responsabilité de l‘épisode violent, l’auteur reprend très rapidement une vie normale.
L'escalade la violence : un continuum
La violence s’installe progressivement dans le couple. Elle passe tout d’abord inaperçue, car les premières manifestations ne sont pas brutales et peuvent être confondues avec des preuves d’amour (jalousie, repli sur le couple, etc.). De la part du conjoint violent, la violence commence souvent par des agressions psychologiques, de l’isolement et du contrôle visant à réduire l’estime de soi de la victime. Apparaissent ensuite les agressions verbales, physiques et sexuelles. La fréquence et la gravité des agressions augmentent avec le temps, pouvant mener jusqu’à l’homicide ou au suicide. Les phases du cycle sont de plus en plus rapprochées. Lorsque la domination est bien installée, le couple peut même ne plus passer par la phase de lune de miel. Certains conjoints violents ne font pas usage de violences physiques, mais installent un climat de peur, de terreur, qui aura finalement les mêmes répercussions sur le plan psychologique et moral.